Qui n'a pas entendu parler de ce cabaret situé à l'entrée du quartier de Gion ? Sûrement personne, car c'est aujourd'hui l'un des endroits les plus populaires de la ville. Ici se réunissent un nombre incalculable d'artistes et les places sont bien chères pour, ne serait-ce que les apercevoir. Mais si seulement ce n'était que ça ! Car le Cabaret est avant tout l'endroit où vivent la plupart des instigateurs du Midnight Wonderland. Ici, à l'ombre des épais rideaux de velours rouge, ils prennent un malin plaisir à faire de nos vies leur pièce de théâtre favorite et il semblerait que la Reine des lieux n'y soit pas étrangère...

Cette grande rue traversant Gion de part en part est devenue le centre névralgique de la pègre de Kyôto et surtout a ravivé à l'aide de flamboyants néons son passé de "Quartier des Plaisirs". Des plaisirs de toutes sortes, du plus naturel au moins louable. Alcool, jeux d'argent, trafics en tous genres, commerce sexuel florissant..Les anciennes échoppes de produits régionaux ont laissé place à des clubs par dizaines et vous ne pouvez décemment plus faire un mètre sans être accosté par une hôtesse ou sans voir quelques yakuza fumer dans une ruelle. Pour un peu, on en oublierait presque qu'autrefois, le quartier entier était dévolu à l'art délicat des Geiko.

En dépit des récents événements et de la main-basse des malfrats de tous horizons sur la ville ; force est de constater que la partie la plus ancienne de Gion a été bien préservée. Il semblerait même que la communauté balbutiante de Geishas se soit agrandie au fil des années et ce, sous l'impulsion des soeurs Miura. A n'en pas douter, il serait sûrement très mal vu de venir semer le trouble dans ces vestiges du "monde flottant", à grand renfort de façades en bois décorées de lanternons, et c'est ainsi que beaucoup d'habitants parmi les moins zélés les préfèrent au "Néo-Gion" de la Shijô-Dori. La vigilance reste néanmoins de mise, on ne sait jamais sur qui on peut tomber par les temps qui courent. Et on ne va pas se mentir, la clientèle des Geiko est massivement constituée par les yakuza, ainsi il n'y a qu'un pas entre les deux univers.