And now, will you listen to my story ?CHAPITRE I : La fleur qui brille dans la nuit.
Il était une fois...
Dans un monde en noir et blanc,
parce que c'est le passé, un Roi et une Reine follement amoureux l'un de l'autre, vivaient une vie parfaite dans un immense château. Ces deux âmes sœurs unis par les liens sacrés du mariage ne se quittaient jamais, l'idée de se perdre était impensable alors, ils passaient beaucoup beaucoup de temps ensemble à s'occuper des animaux. Oui, il y avait beaucoup d'animaux dans le domaine notamment des
chevals cheveaux majestueux, des vaches qui buvaient du lait avec le sourire et des champignons énormes qui abritaient une multitude d'insectes multicolores
en noir et blanc parce que c'est toujours le passé.
La vie était belle à cette époque, l'avenir promettait prospérité et bonheur. Comme chaque soir d'été, le Roi alla arroser ses plantations florales quand soudain, il vit une fleur briller plus que les autres.
« Nani Sore ? » Intrigué par cette brillance défiant celle de la lune, il s'approcha. Subjugué par sa beauté, il cueillit la fleur puis l'apporta à sa bien aimé.
« Sugoi ! »,
« Grave Sugoi ! » Oui, ils parlaient un peu comme des hommes préhistoriques parce que maintenant ils sont vieux, il n'y avait pas trop de language à l'époque. Ils décidèrent de replanter la fleur dans un joli
pom pot de terre avant d'aller se coucher.
Le lendemain matin, ils furent surpris de voir que la plante s'était transformée en une adorable petite fille trop belle.
« Oh, c'est qui ? »,
« Je m'appelle Miyako, je suis votre enfant ! »,
« Oseki Miyako... ? »,
« Bah Miyako c'est moi, votre fille je viens de le dire ! »,
« Masaka !! »,
« Non non, Miyako... ». Quelques heures se sont écoulées avant qu'ils puissent enfin tous se comprendre. Miyako était très intelligente et inculqua le langage à ses parents et décida de mettre un peu de couleur dans ce monde bien trop terne à son goût. Elle peigna notamment le château en rose et bleu.. et vert pomme. En échange de cela, ses parents lui offrirent beaucoup beaucoup de cadeaux. La princesse grandit avec ses parents et ses peluches dans l'amour et l'abondance, elle ne manqua de rien.
***
CHAPITRE II : La maladie du temps.
Les années passèrent dans la joie et la bonne humeur. Mais un jour, la princesse tomba très malade. Ses amis d'enfance l'appréciaient de moins en moins, l'évitaient de plus en plus. Plus personne ne voulait jouer avec elle et ses peluches. Ils disaient que c'était puérile. Et quand ce n'était pas les enfants qui la rejetaient, les parents s'y mettaient. Ils racontaient des choses horriblement méchantes au Roi et à la Reine. Elle aurait soit disant poussé son petit voisin Yuki dans les escaliers, coupé les cheveux d'Hinata en classe. Quant à l'idée de mettre le chat d'Akira dans le four pour l'atelier cuisine cela viendrait d'elle. N'importe quoi. Diffamatoire ! Alors Miyako comprit qu'elle était en réalité atteinte d'une vieillite aiguë. Son entourage devenait de plus en plus ennuyeux, l’intérêt de communiquer avec eux était moindre, alors elle s'enferma peu à peu dans son monde et se jura de ne jamais devenir une adulte tristement déprimée.
La jolie princesse eut alors une idée folle ! Pourquoi communiquer avec des personnes qui ne donnent jamais la bonne réponse ? Les poupées, les peluches, les animaux et les corps sans vie ne peuvent pas parler, alors Miyako le fera à leur place. Un jeu de rôle géant où elle peut s'amuser et s'épanouir de nouveau, comme à ses six ans. Mais le Roi et la Reine ne voyaient pas son petit jeu du même œil et commencèrent à se poser des questions.
Prenant conscience de la différence qu'il y avait entre les autres enfants et Miyako, le Roi et la Reine prirent quelques mesures supplémentaires.
« Notre enfant se sent seul, nous devons l'aider à sortir de l'enfance »,
« Très bien, que proposes-tu ? »,
« Et si on partait en vacance en la laissant seule avec une nounou super stricte moche et vilaine ? ». Quelle idée fantastique ! Pendant deux longues semaines, la princesse se retrouva seule face à la méchante reine dénommée Bâba, Bâba la sourcière...
Ca fait exotique. Il fallait se coucher tôt, se lever tôt, en plus l'école se passait à la maison et puis ne parlons pas des corvées... Derrière chaque tâche se trouvait un sombre sortilège. Oui, la plus belle des princesses de l'univers intersidéral savait ce que Bâba la sourcière manigançait. Elle voulait que Miyako grandisse et sombre dans la vieillite aiguë.
***
CHAPITRE III : Bâba et la maison hantée.
Des ambulances, des policiers, un accident disaient-ils. Miyako tranquillement installée au bord d'un véhicule balançant ses petits pieds, un léger sourire aux lèvres à la vue du brancard capuchonné de noir. Bâba la sourcière fût retrouvée le corps gisant sur le sol mouillé du salon, des ciseaux plantés dans la carotide.
« Elle a glissé. Elle a dû vouloir se retenir au meuble avant de s'étaler par terre des ciseaux à la main. » Le Roi et la Reine n'étaient pas dupes car ce n'était pas la première fois et cet épisode marqua le début d'une longue série.
Les parents de Miyako étaient dépassés par les événements. Qu'est-ce qui clochait chez cette enfant ? Les visites chez le psychologue ne changeait rien, la princesse savait sourire et faire semblant.
Ou pas. Le problème viendrait alors du Roi et de la Reine qui refusaient d'admettre que leur enfant est juste un peu spécial et qu'elle a simplement besoin d'un peu plus de temps pour sortir de l'enfance malgré ses quinze ans. D'autant plus qu'au Japon il n'est pas rare de voir des jeunes filles avec un style de poupée. Sombrant dans une dépression, le Roi et la Reine décidèrent d'abandonner Miyako dans une maison, cette fois-ci beaucoup beaucoup plus lugubre, avant de se donner la mort.
Miyako se retrouva face à elle-même dans une grande maison insalubre et hantée, peuplée d'enfants eux aussi abandonnés. Comme à son habitude, Miyako se fit rapidement de nouveaux amis et les perdit tout aussi vite. Alors elle recommença à s'amuser avec ses jouets inanimés et quand ils ne l'étaient pas, elle les créait. Son style s'affirmait de jour en jour. Quelques journaux contaient sous forme de petits articles des disparitions et morts étranges au sein de l'établissement privé. Mais son visage était si doux, ses yeux si pétillants, son sourire si charmeur, sa voix si chantante. Comment l'accuser ?
***
CHAPITRE IV : Alice au Midnight Wonderland.
« Joyeux anniversaire Miyako ! Une très belle surprise t'attend dans ta chambre !» Étrange. Eux qui avaient si peur... Car même si officiellement personne ne pointait du doigt Miyako, officieusement ces fantômes savaient que quelque chose ne tournait pas rond chez cette adorable jeune fille. Alors la princesse déchue se dirigea suspicieuse dans sa chambre. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle découvrit une dame au physique parfait. Un teint pâle et des lèvres pulpeuses d'un rouge sang. Ses vêtements sophistiqués inspiraient respect avant même que cette dernière n'ouvre la bouche. Miyako voulut faire une révérence, mais elle était bien trop occupée à scruter les moindres détails de cette dame. C'était une muse, un souffle d'inspiration parcourut le corps frêle de la jeune princesse comme si une ampoule jaune apparaissait à coté de sa tête, clignotante et flamboyante avec pour écriteaux
« MODÈLE ! MODÈLE ! MODÈLE ! ». En effet, en une fraction de seconde, Miyako savait ce qu'elle voulait faire dans sa vie ; lui ressembler, devenir comme elle, l'imiter, apprendre un maximum à ses cotés.
« Te voilà enfin, Alice. »Miyako quitta la maison hantée et intégra le Heart Castle au coté de la Reine de Cœur. Sa nouvelle maison, ou plutôt, son nouveau château était encore plus somptueux que l'ancien. D'autant plus qu'il y avait une multitude de sujets plus étranges les uns que les autres avec qui faire connaissance. De nouveaux amis, beaucoup beaucoup de nouveaux amis avec qui s'amuser ! Cette renaissance était un cadeau de la reine, enfin quelqu'un comprenait Alice et lui laissait la liberté dont elle avait besoin. Elle se lia rapidement d'amitié avec les autres membres du Midnight Wonderland, ce jeu grandeur nature où Alice pouvait s'exprimer librement et sans crainte. En échange, la Reine lui demandait une seule chose, accueillir les nouveaux participants au côté du Lapin Blanc, Arashiro Shinrei, ou leur dire au revoir.
Durant ces années, Alice apprit énormément de chose notamment sur la vie, la mort et la discrétion qui l'accompagne. Petite princesse appréciée de ses camarades de jeu, elle virevoltait dans toutes les pièces du Heart Castle vouant un culte à Hisae. Pourquoi grandir quand son futur soit existe déjà ? Un jour en compagnie de la meilleure des meilleures Hana et la Mad Tea Party, certain soir au bras du Lapin Blanc et de ses victimes, ses journées étaient bien remplies et pleines d'aventures palpitantes ! Et quand elle avait besoin de quelque chose :
« Chisei !! » Toujours présent pour servir sa petite princesse préférée. Voilà, en général tout allait bien dans le meilleur des mondes. Bien-sur le dialogue n'était pas facile avec tout le monde, mais bon, c'est elle la princesse alors ils n'ont pas le choix ! C'est
moi elle qui décide !
***
CHAPITRE V : La morsure de l’araignée.
Mais un soir de pleine lune, la douce Alice toujours en quête de nouveaux amis, s'approcha dangereusement d'un insecte plutôt attirant. Comme à son habitude, la princesse du Heart Castle, voulut se lier d'amitié avec la petite araignée en lui posant un maximum de questions en un rien de temps. Véritable moulin à parole, elle s'arrêta de parler seulement lorsque sa boisson n'avait plus exactement le même goût. Alice tomba gravement malade et sentait la vie quitter son corps. Alitée dans sa somptueuse chambre de princesse rose, grand bol de bonbons sur les genoux et clochette à la main droite, elle y resta quelques semaines. Tout le Midnight Wonderland s'occupa de la princesse. Chisei redoubla d'effort pour subvenir à ses besoins, quant à la Reine, elle ne fût jamais aussi tendre.
Bien dans son lit et heureuse de toutes ces attentions à son égard, Alice fît semblant quelques jours de plus histoire de profiter au maximum de ce qu'il venait de se passer. Cependant, au fond de son cœur, la princesse n'oubliait pas. Quelqu'un avait tenté de mettre fin à ses jours et sa vengeance devait être préparée avec soin. Elle avait assez vue de choses dites « atroces » ces dernières années pour savoir ce qu'elle réservait à cette Veuve Noir...
Sa vengeance sera terrible !!! Puis elle vit un papillon et oublia complètement son objectif.
La vie reprit son cours au Heart Castle et ses vieilles habitudes aussi. La princesse du Heart Castle était de retour plus belle et plus forte que jamais. Etant indispensable, elle ne pouvait rester cloîtrée dans son lit éternellement, après tout ce n'est pas elle la Belle au bois dormant.
***
FIN.
***
« Voilà c'est terminé !! Hana, tu peux corriger mes fautes s'il te plait ? »…
« Hana ? Hana ? Hana ? Hana !? »…
« Toujours quand on a besoin d'elle... »