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 Kurushima Kiba <•> A world of Magic Lanterns and Chemical Blues °°°

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Kurushima Kiba
The Fox
nadeshi - administratrice

Kurushima Kiba

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Kurushima Kiba  

"The Fox (Kitsune au sein de l'Ordre)"

Age: 25 ansDate de naissance: 12 JuinLieu de Naissance: IgaOrientation Sexuelle: Chercheur d'or HétérosexuelActivité: Ninja - Membre de l'Ordre HaitakaAutre: Maître en Shinobi iri (méthodes furtives), ex-recrue du White CircusGroupe: Law & OrderFeat. : Eddie Shin ;; AZIATIX


have i gone mad?

Do you want to know who I am ?

Kurushima Kiba <•> A world of Magic Lanterns and Chemical Blues °°° 160921010342986271

" Ca le surprenait lui-même de se rendre à l'évidence que son souci de venir en aide aux autres prenne le pas sur son intérêt personnel. Et d'un certain côté, ça le rassurait. On le voyait souvent comme quelqu'un de lâche, qui esquivait toutes situations trop périlleuses mais la vérité était ailleurs. Il ne fuyait que les événements qui le concernaient directement et auraient pu rendre son existence encore plus harassante. Mais en général, dès qu'une autre figure entrait en jeu, il répondait présent ou essayait tout du moins. Il n'y avait bien que ses ennemis pour le voir comme un poltron doublé d'un menteur de première catégorie. Kiba n'aurait pas voulu offrir à ces gens la meilleure facette de lui-même de toutes façons.
Le renard se trouvait beaucoup de défauts et se détestait pour énormément de choses mais d'un autre côté, il essayait au possible d'être quelqu'un de bien. Pourtant dans l'environnement dans lequel il évoluait tous les jours, il aurait dû être le premier à savoir ça, que la générosité et la bienveillance étaient des valeurs en voie de disparition. Dans cette ville où les menaces sont présentes à chaque coin de rue, jusque dans votre propre demeure et où la loi de la jungle semble régner en maîtresse. Mais le plus navrant, c'était qu'il s'était habitué à vivre ainsi, à être souvent traité comme la dernière roue du carrosse pour ne pas dire comme une merde et à recevoir des menaces et des coups comme on disait bonjour.
Restait qu'il était apparemment incapable de se regarder le nombril quand d'autres vies que la sienne étaient concernées."



Behind the Screen

Nom ou pseudo: Nadeshi
Prédéfini: [X] oui [] non
Double compte: [X] oui [] Non
Comment t'as connu le forum: Je ne divulgue jamais mes sources *twinkle*
Autre chose à ajouter peut-être ? I'M BACK BITCHES o//
Code du règlement: Sans blagues, vous en êtes encore là ? Moi qui croyait que nous étions..AMIS *o* #Offwithhishead-si-si-la-famille


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Kurushima Kiba
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Kurushima Kiba

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which way I ought to go from here?


And now, will you listen to my story ?

零•INTRO

Bon, il est 3 h 24, nous sommes le mercredi 10 août 2016 et dans moins de quatre heures, je serais dans le bus pour repartir à Kyôto. J'avais besoin de le noter quelque part parce que ça me semble juste irréel et je ne sais même pas quand je pourrais revenir à Iga.
C'est vrai, je commençais à trouver le temps long ici, à avoir l'impression de m'encroûter donc je me dis qu'un peu de changement est bon à prendre. C'est un bel euphémisme je sais, mais c'est la seule excuse que j'ai trouvé pour m'empêcher de flipper comme pas permis.

Il y a près de trois ans, j'ai quitté Kyôto en étant complice des pires ordures qui soient et j'y retourne maintenant en mode super-héros devant zigouiller les méchants. Et encore, si seulement c'était si romancé que ça en réalité...J'avoue ne pas trop savoir ce qu'il m'a pris sur le moment. Enfin si, je sais pertinemment pour quoi j'ai signé mais j'espère avoir les épaules pour en supporter les conséquences..Je n'ai pas voulu inquiéter les filles mais en vérité, je suis tellement stressé que je n'ai pas fais une seule nuit complète depuis cinq jours. Je me console en me disant que la situation n'a pas pu empirer à Kyôto et que je sais dans les grandes lignes à quoi m'attendre mais ce n'est même pas ça qui me chagrine à la limite...
Être forcé de n'avoir aucune vie sociale en dehors du QG va vite me peser et je ne sais même pas si je serais foutu de garder l'anonymat. Je connaissais tellement de gens...Bon okay, je n'ai plus exactement la même dégaine ni le même look mais le reste n'a guère changé. Devoir mentir ou jouer un rôle avec des gens que j'ai apprécié me rend nerveux, tout comme je n'ai pas envie de ne fréquenter que mes potes ninjas...Ils sont bien mignons mais on fait plus funky...

Je ne sais pas comment je vais faire.

Je vais essayer de ne pas trop y réfléchir et limiter mes escapades en ville au départ, au pire, j'improviserais. Le truc, si jamais on me reconnaît, c'est d'arriver à expliquer ce que je fous là, pourquoi j'ai disparu et ce que je fais maintenant...Tout en m'assurant qu'on ira pas le rapporter au White Circus. Purée...Rien qu'à imaginer la réaction des leaders, j'ai juste envie d'aller hiberner dans un abri anti-atomique. Après...Si jamais dans le pire des cas, ils l'apprennent et veulent ma peau, je me dis que l'Ordre fera un bouclier efficace...Mais même, non.
Parce qu'on finira fatalement par me demander pourquoi ces forcenés en ont personnellement après moi et je n'ai pas très envie de relater ma fabuleuse aventure en tant que mac' et voleur. Et puis, si jamais les grands manitous disparaissent, le Circus va se casser la figure...J'hésite à considérer ça comme étant réellement une mauvaise chose mais, je ne peux pas faire ça à Kinkai, ou même aux autres. Beaucoup seraient paumés et iraient en taule ou seraient refroidis par l'Ordre si jamais je merde à ce niveau-là...
Et c'est ça je crois le fond du problème. Je me mets une pression pas croyable sur les épaules. J'ai peut-être tort de m'en faire à ce point et d'accorder autant de crédit à Nakamura, ou même à ma petite personne...Si ça se trouve Rose Red n'en a plus rien à foutre de ma poire depuis un bon moment. Et il aurait peut-être d'autres chats à fouetter que moi même en apprenant que je suis de retour..? Bon dans le doute, bien sûr qu'il faudra la jouer discrète mais bordel, qu'est-ce que ça va être chaud..

Surtout qu'une bonne part de moi reste curieuse. Je me demande ce que certains sont devenus et j'aimerais vraiment pouvoir leur reparler, leur dire que je ne les ai pas oublier même si la plupart s'en balancent sûrement...Mais surtout je me demande quelle serait leur réaction en apprenant que je suis passé du côté "lumineux" de la Force. Ils ne me croiraient pas en fait..ou bien ils le prendraient mal, j'imagine. Il faut vraiment que je mûrisse un scénario d'urgence si jamais on me pose des questions, je vais prendre de quoi noter pour y réfléchir dans le bus...Sérieux, parfois je me dis que ma vie mériterait d'être adaptée en manga, dommage que je ne sache pas dessiner.

~[Interlude de 25 min]~

Visiblement, je n'étais pas le seul à ne pas pouvoir dormir...Je viens de passer un bon quart d'heure à rassurer Chiyo et quand on voit ce que je viens d'écrire...Je suis vraiment le roi de l'entourloupe, mais heureusement que je n'ai pas craqué. Sinon je crois qu'elle aurait été capable de m'inciter à rester. Elle ne comprend pas vraiment pourquoi je retourne là-bas ni pourquoi je me suis engagé là-dedans et je dois avouer qu'elle a doublement raison. Je vais sûrement faire au choix, la deuxième plus grosse connerie de ma vie ou de manière complètement WTF, réussir à sauver la donne, à changer un peu les choses.
Mais ça, c'est dans mes rêves les plus fous...Comment je pourrais ? Comment l'Ordre entier pourrait-il parvenir à "nettoyer" Kyôto ? Qui sommes-nous à part des mordus d'arts martiaux maso ? Okay, on sait se défendre, on sait faire des enchaînements classes et en mettre plein les mirettes des touristes, on sait escalader des murs lisses à mains nues...mais après ? Qui sait "tuer" ? Jamais on a appris tout cela dans le but de devenir des assassins d'élite.
Après, peut-être qu'ils sont coincés dans une bulle temporelle à l'ère Muromachi au gouvernement, qu'ils n'ont pas du tout évolué depuis...Pour que le mec qui ait proposé ce décret soit pris au sérieux, c'est bien la preuve que même les ministres ne savent plus quoi faire pour Kyôto. Alors ils préfèrent se donner bonne conscience en envoyant une poignée de pseudo-shinobi sur place et en espérant qu'ils vont tout désamorcer d'un claquement de doigt "parce qu'ils ont foi en leurs aptitudes et savent l'amour qu'ils ont pour leur patrie".

Tissu de conneries...Ils n'ont pas été fichus d'allouer les moyens nécessaires à la police pour stopper le Midnight quand ça commençait à sentir mauvais et maintenant que tout s'est bien envenimé, leur seule réponse, c'est ça ? Limite ça passerait comme script pour un film d'action mais c'est à se demander s'ils ont vraiment conscience des réalités. Comment le pourraient-ils ? Pas un seul n'a eu les baloches d'aller sur place pour se rendre compte des pertes humaines et de la gravité de la situation. S'ils savaient vraiment à quel genre de tarés ils avaient à faire, jamais ils n'auraient mis en place un truc aussi absurde. Et quand j'y repense ça me met vraiment les nerfs. Parce que je me rends compte au final que si le Cabinet avait fait le nécessaire dès le départ, ça aurait évité bien des emmerdes à tout le monde.
Okay, ils nous paye gracieusement pour ça mais peut-être aussi pour mieux rompre leur promesse de réhabiliter les ryû une fois qu'on se sera tous rétamés...Oui parce que les beaux discours, comme quoi ils croient en notre réussite, je suis sûr que c'est du pipeau. A moins qu'ils aient réellement du mochi fondu en guise de cervelle mais j'en doute.
Non c'est juste pour la beauté du geste, pour se dire qu'on abandonne mais de manière triomphale, en sacrifiant les vies de quelques passionnés qui se préoccupent de l'héritage de leurs familles au passage mais ça...Ils le veulent bien après tout ! Et si la perte de quelques-uns peut servir le collectif !...Ca y'est c'est bon, je suis énervé. Mais ça fait du bien de poser des mots sur tout ça, j'aurai même dû le faire depuis un moment. Après tout ça, si vraiment il y a un après, je m'exile en Nouvelle-Zélande...ou en Suisse, oui, ça a l'air bien cool la Suisse et j'aurai besoin d'une cure de chocolat. En plus c'est tout près de la France je crois donc ça devrait plaire à Saori...En attendant let's come back to hell...(dans la joie et la bonne humeur, youpi tralala..Au moins, je suis sûr de ne pas mourir de faim, ma soeur m'a préparé des bentô de yokozuna qui vont me garder en vie jusqu'à la semaine prochaine o/ Et puis, Inari m'aura sans doute à la bonne...Et j'habiterais à nouveau près de chez ma chérie...Ouais, tout n'est peut-être pas aussi craignos finalement...Mais rappelez-moi comment j'en suis arrivé là déjà ?).

壱•TAKAHIDE

Sans enjoliver, on pourrait dire que l’histoire des Kurushima commence à la manière d’un film historique pour se poursuivre jusqu’à nos jours et virer en drame. Combien de fois Kiba avait entendu son père lui rabattre les oreilles avec les soi-disant péripéties de son ancêtre, un ninja qui dans le courant du XIIIème siècle avait concouru à l’élaboration de la grande école d’Iga, spécialisée dans l’enseignement du ninjutsu, jusqu’à ce que l’un de ses descendants fonde sa propre ryu au XVIIIème siècle. Celle-là même qui se léguait depuis de génération en génération au fils le plus doué, un héritage empoisonné car difficile à transmettre et empreint d’une certaine injustice qui avait depuis lors divisé la famille Kurushima, à chaque nouvelle succession. Mais aucun différend ne fût plus amer que celui qui opposa Takahide et Satoshi, respectivement père de Kiba et père d’Asahi, des frères ennemis depuis l’enfance, poussés à être constamment en compétition.
Malgré son assiduité et sa dévotion à toutes épreuves, Takahide n’était pas privilégié comme héritier car plus jeune et laborieux que son aîné, qui de manière proprement rageante arrivait toujours à ses fins sans suer sang et eau. Insolent et hautain, il n’obéissait que quand il lui plaisait et n’hésitait pas à se moquer ouvertement de son frère, jusqu’au jour où, pour le plus grand bonheur de ce dernier, il fit un écart de trop.
C’est lors d’un repas qu’il annonça sans l’ombre d’une honte qu’il avait pris la décision de partir en ville étudier les sciences politiques, avouant qu’il n’avait jamais apprécié le ninpô et ne voulait certainement pas finir reclus dans cette école perdue en pleines montagnes. Impossible alors de décrire avec les mots justes la folie furieuse qui s’était emparée de leur père. La table avait été renversée d’un revers de main, souillant l’antique tatami et le maître s’était jeté sur son disciple chéri comme pour le tuer de ses propres mains. Takahide avait tenté tant bien que mal de s’interposer mais avait très vite été écarté, tout comme sa mère qui s’était récoltée la gifle du siècle en essayant de protéger son fils aîné. Jamais un tel capharnaüm n’avait envahi les lieux d’ordinaire emprunts de calme et de solennité. Après un combat qui semblait avoir duré une éternité, le maître fût laissé à terre par son traître de fils qui, couvert d’ecchymoses et le visage rougi de sang ne demanda pas son reste pour prendre ses affaires et quitter la ryu dans la foulée. Sans même faire ses adieux au reste de sa famille.

On ne reparla plus de cet incident, comme si Satoshi n’avait jamais existé, complètement renié par ses parents, en particulier son paternel devenu infirme suite à cette infamie. Et c’est ainsi que Takahide pu enfin aspirer à avoir la place qui lui incombait et devenir le futur maître de la Kurushima Ryu. Il fit à partir de ce jour absolument tout pour prouver à son père qu’il en serait digne mais ne reçut jamais vraiment sa bénédiction ou sa reconnaissance. Le vieux maître s’éteignit aigri, apparemment incapable de témoigner à son fils cadet quelque gratitude car rongé jusqu’à l’os par la trahison de son fils aîné. Ce dernier qui contre toutes attentes avait réussi à percer dans le domaine qu’il avait choisi. Bannissant toutes formes envahissantes de technologie, les Kurushima avaient su tout de même via les journaux que le fugitif était entré en politique après obtention de son diplôme. Où avait-il trouvé l’argent pour ses études ? Comment avait-il fait pour gravir les échelons aussi vite ? Personne n’en savait rien mais il fallait croire qu’il était né sous une bonne étoile.

Jetant sans vergogne ces nouvelles aux flammes, Takahide malgré qu’il n’ait même pas encore atteint ses 25 ans à l’époque était devenu aussi amer et conservateur que son défunt père, nourrissant une rancœur sans précédents pour Satoshi. Marié à une descendante de la glorieuse famille des Momochi, il ne désirait qu’une chose, faire prospérer la ryû et la laver de tous déshonneurs. Mais le destin allait le décevoir en lui offrant trois filles et seulement un garçon, le désignant ainsi comme héritier d’office, avec l’immense épée de Damoclès que ça supposait. Et pourtant dieu sait que l’aînée, Kagome, aurait pu faire un excellent maître si son père avait daigné lui donner sa chance. Mais il était catégorique, la ryû se passait de père en fils et uniquement de père en fils, une exception à cette règle pourrait offenser les dieux protecteurs de la famille. Devant de tels discours, les quatre enfants n’avaient aucun mal à être décontenancés et à aspirer à plus de liberté, à vivre avec leur temps plutôt que dans ce recoin sauvage où leurs amis du voisinage se comptaient sur les doigts d’une main. Mais cela contribua à les rapprocher et à les rendre très soucieux des uns et des autres.
Kagome était à la limite de remplacer leur mère dans l’inconscient collectif car beaucoup plus présente et soucieuse de leur réussite. Si elle n’avait pas été là, nul doute que Kiba n’aurait jamais eu les épaules pour supporter l’entraînement et toutes les attentes que pouvait avoir son père à son égard. Souvent le soir alors que sa grande sœur lisait un énième roman policier, il entrait épuisé dans sa chambre sans prononcer un mot et allait simplement s’allonger à côté d’elle, la tête calée sur sa cuisse. A la seconde où il sentait les doigts fins de Kagome se poser sur ses cheveux, il plongeait dans un profond sommeil. Chiyo et Iwa, ses deux cadettes partagèrent leur chambre avec lui jusqu’à ce qu’il atteigne la préadolescence, ainsi, il passa beaucoup de temps en leur compagnie, à jouer, leur lire des histoires, les serrer dans ses bras les soirs d’orage, réparer leurs poupées ou encore brosser leurs cheveux incroyablement longs. Chiyo était toujours habillée en bleu et écume quand Iwa portait de petits kimonos brodés de nymphéas rose persan et d’or. Quand elles dévalaient la colline, leurs chevelures de fées malicieuses voletant derrière elles, le temps semblait se figer. Kagome pour sa part arborait très peu de kimono ou de yukata et retenait toujours ses cheveux en un chignon parfait, préférant restée vêtue à la mode masculine, comme le disciple qu’elle était. Quelque chose que son père ne voyait pas d’un œil très bienveillant mais il n’avait jamais pu faire plier sa fille.

Pour en revenir à Kiba, il n’a jamais manqué de bonne volonté mais au regard de Takahide, cela était loin de suffire, son fils aurait pu se vanter d’avoir toutes les vertus du monde que ça n’aurait pas été pour le contenter totalement. Alors qu’il poussait souvent jusqu’à ses limites son corps et son esprit, Kiba était rarement félicité et au contraire accumulait les remontrances, comme quoi il ne s’améliorait pas, était un fainéant, qu’il devrait passer moins de temps avec ses sœurs pour s’endurcir et autres joyeusetés. Quant à son aînée pourtant très habile dans le maniement des armes, sa situation était encore moins enviable. Gêné en son for intérieur que sa fille se débrouille mieux que son fils, le maître cherchait souvent à l’écarter du dojo et à lui imposer de se conduire comme une « femme respectable devrait se conduire » pour reprendre ses propres mots. Kagome avait beau s’insurger et rappeler à son père que des femmes ninjas avaient existé, il n’y avait rien à faire et devant une fermeture d’esprit aussi cuisante, la jeune femme projeta de fuguer et de trouver sa propre voie. Peut-être que cela ferait écho à la fuite de son oncle maudit mais elle était certaine d’une chose, elle ne supporterait pas de rester bloquée à l’époque Edo et de devenir une femme au foyer reléguée au rang de fantôme et mariée à un homme aussi austère et peu affectueux que son père.  

弐•ASAHI

« D'où vient que personne en la vie
N'est satisfait de son état ?
Tel voudrait bien être Soldat
A qui le Soldat porte envie.

Certain Renard voulut, dit-on,
Se faire Loup. Hé ! qui peut dire
Que pour le métier de Mouton
Jamais aucun Loup ne soupire ? »

C’est durant l’année des 13 ans de Kiba que tout se joua alors que les préparatifs pour le Iga Ueno Ninja Festa touchaient à leur fin. Une sorte de festival annuel de cinq semaines qui devait redorer l’image de ces assassins mythiques de l’époque féodale et faire connaître le ninjutsu au plus grand nombre. Un événement que Takahide ne voyait que comme une mascarade grossière et un attrape-touristes, rien de plus ; mais toutes les ryû étant sollicitées, il n’avait pas le choix et devrait ouvrir également la sienne au public. Cependant, une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, les Kurushima apprirent également que cette année, ils auraient l’honneur de recevoir le ministre à la tête du Monbushō, se préoccupant notamment de la culture et nul autre que Satoshi ; ce pour toute une semaine durant les festivités.
Takahide se retrouva alors bien impuissant face à une telle requête et dû se résoudre à l’idée de refaire face à son frère après tous ce temps où il n’avait pensé à lui qu’en termes de malédiction. Mais le pire était encore à venir car ce n’est pas seul que le ministre Kurushima débarqua, mais accompagné de son rejeton déjà âgé de 20 ans, qui était presque son portrait craché…A ceci près qu’il avait des cheveux bien plus longs et un air encore plus vicieux que son paternel dissimulé sous quelques boucles noires. Alors que la famille Kurushima les attendait près du portail, droits comme des i dans leurs sobres habits traditionnels, les deux hommes quittèrent le prestigieux véhicule de fonction pour s’avancer d’une démarche nonchalante vers eux, leurs lunettes de soleil sur le nez et tout ce qui émanait d’eux respirant l’ostentation.
Chaussures vernies contre zori en paille de riz, montres en argent hors de prix contre bracelets-amulettes en bois et costumes trois pièces contre yukata en coton. On aurait vraiment dit qu’un fossé béant séparait les deux groupes comme appartenant à des univers différents. Iwa et Chiyo ne pouvaient s’empêcher d’avoir la bouche grande ouverte d’étonnement face à une telle apparition et autant dire que Kiba portait sur eux des yeux ronds comme des billes et brillants d’émerveillement et d’incompréhension mêlées. C’est vraiment à ce moment qu’il constata toute l’ampleur de son isolement. Kagome pour sa part arrivait parfaitement à conserver une expression stoïque jusqu’à ce que son cousin lui adresse un clin d’œil pour le moins provocateur après avoir retiré ses lunettes…Son regard s’assombrit alors et elle resserra ses mains autour des épaules de Chiyo. Jetant un œil en direction de Kiba, elle constata qu’il semblait figé comme si il avait vu une gorgone et soupira discrètement. Elle en était sûre à présent, si elle partait, Kiba serait le prochain à le faire.

Les retrouvailles furent ainsi très bizarres, les tons doucereux légèrement méprisants parfois des citadins allant s’échouer contre le mur de froideur que s’efforçaient d’afficher les shinobi. Mais très vite, les plus jeunes délièrent leurs langues, avides d’en savoir plus sur la ville de Kyôto et ce qu’on pouvait y faire, charmés également par les cadeaux que Satoshi leur avait fait…Des nécessaires à maquillage pour les cadettes et des iphones pour les deux aînés. Bien sûr, il avait eu cette délicate attention uniquement dans le but de faire enrager leur père qui n’aurait jamais toléré que ses filles se fardent comme des hôtesses et que son fils devienne accroc à un portable. Rien que ce premier coup bas donna envie à Takahide de jeter ces futilités sur un bûcher avec son frère avec mais il se devait de faire bonne figure face au ministre qu’il était devenu. Un vrai défi psychologique car en cet homme il ne voyait qu’imposture et malhonnêteté, un serpent rendu présentable. Quant au fruit de ses entrailles qui paraissait ennuyé de se retrouver ici, il y avait quelque chose de dérangeant dans ses manières et son regard. Un je ne sais quoi de malsain. Kagome, plus âgée et bien moins moins crédule, partageait l’avis de son père ; tous ces regards que son cousin lui lançait respiraient la perversité à un degré si élevé qu’elle en arrivait à ne plus se sentir en sécurité dans sa propre maison.
Kiba au contraire enviait à son cousin toute cette assurance et cette liberté qu’il semblait avoir…Il était béat devant tant de prestance, de classe…Pour sa part, il n’avait jamais porté des vêtements pareils ni posséder autant de gadgets, il n’était même pas certain de savoir à quoi ça servait. Et c’est pourquoi il alla voir son cousin non sans timidité à la fin du repas de bienvenue pour lui demander s’il pouvait lui expliquer le fonctionnement de l’iphone. A son grand étonnement, Asahi se montra vraiment sympa avec lui, passant en revue toutes les fonctions du téléphone et lui montrant aussi les grandes possibilités qu’offrait internet ainsi qu’une pléiade de photos de Kyôto et des soirées endiablées auxquelles il assistait. Il conclue par un « Franchement tu rates quelque chose. »

参•KAGOME

« Apprends-moi ton métier, Camarade, de grâce :
          Rends-moi le premier de ma race. »

Et autant dire qu’en effet, l’aperçu qu’il avait pu avoir du Japon « branché » donnait vraiment l’eau à la bouche à Kiba et l’empêcha de fermer l’œil toute une nuit durant. Lui qui depuis son enfance avait été forcé de ne se consacrer qu’au ninpô et trop peu à des loisirs et à son épanouissement personnel, il désirait à présent ardemment faire l’inverse et ne quitta pas son cousin d’une semelle jusqu’à ce qu’il doive repartir. Asahi promit néanmoins à Kiba de lui envoyer des mails régulièrement et de l’aider le moment venu s’il décidait de venir s’installer en ville. Une promesse que le jeune shinobi prit argent comptant, élevant en esprit son cousin au rang de divinité sacrée. Kagome ne pouvait pas cacher que la venue de son oncle l’avait quelque peu chamboulée aussi et encouragé ses désirs de partir mais il fallait qu’elle tente de raisonner son frère avant…C’était maintenant bientôt la fin du festival et il ne faudrait plus qu’elle tarde sinon il deviendrait difficile de se fondre dans la masse. Faisant coulisser la shôji menant à la chambre de son frère, elle le trouva à pianoter sur son portable, le sourire aux lèvres, sans considération pour les marques rouges qui devaient rendre son dos douloureux…Oui, Takahide avait déjà sévi suite à la visite des citadins et essayé de leur confisquer leurs cadeaux mais Kiba devenu très expérimenté en shinobi iri n’avait aucun mal à s’infiltrer n’importe où et à retrouver son dû où qu’il se trouve. Finalement, leur père se faisait prendre à son propre piège vu que Kiba utilisait à présent ses compétences contre lui, chose qu’il ne se serait jamais permise avant car trop craintif…Mais visiblement, l’influence certaine qu’Asahi avait sur lui commençait déjà à opérer :

"-Petit frère, tu ne devrais pas continuer à provoquer papa. Regarde l’état de ton dos.

-Je m’en moque, c’est un cadeau après tout, il n’a pas le droit de nous les confisquer.

-C’est ton père Kiba, il a tous les droits sur toi tant que tu n’es pas majeur.

-Ce n’est pas ce que dit Asahi.

-Asahi par ci, Asahi par là…A t’entendre on dirait que c’est devenu ton nouveau maître et lâche ce téléphone quand je te parle.

-Eh bien j’aimerais autant qu’il le soit.

Après un soupir énervé, Kagome se dirigea vers Kiba et lui ôta son portable des mains:

-Kiba écoute…Je suis la première à trouver que papa exagère et qu’il veut absolument tout contrôler. Moi non plus je ne le supporte pas. Mais tu dois comprendre une chose essentielle. Cette école est comme son cœur, il en serait détruit si son fils n’en héritait pas, c’est…

-L’honneur de notre famille qui est en jeu je sais ! Tu n’as rien de plus original à me dire ?!

Et Kiba reprit violemment son téléphone des mains de sa sœur, une attitude qu’elle ne lui avait jamais connu et qui la cloua sur place.

-Si vraiment j’étais aussi important pour papa, mon dos ne ressemblerait pas à ça, Kagome. Je me demande même si un jour il tolérera que quelqu’un soit au-dessus de lui. Pourquoi à ton avis il déteste autant notre oncle et Asahi ? Tout simplement parce qu’ils ont mieux réussi et qu’il en est malade, c’est juste un putain de jaloux !

-Kiba, ne parle pas comme ça !

-Sinon quoi, tu vas me frapper aussi ?! Maintenant fiche-moi la paix !
"

Se sentant sur le point d’utiliser à son tour ses compétences en ninjutsu pour raisonner son frère, Kagome préféra en effet quitter sa chambre, complètement désemparée de constater que Kiba avait déjà succombé au venin de son cousin. Le petit frère studieux, appliqué et tendre qu’elle avait connu semblait s’être complètement envolé. Et malgré tout, elle admettait que ce qu’il avait dit à propos de leur père, sûrement des paroles recrachées d’Asahi lui-même, n’étaient peut-être pas si éloignées de la vérité. Elle se sentait à présent tellement impuissante qu’elle ne jugeait même plus bon de rester, au moins elle aurait essayé. Elle s’en voulait déjà de partir et ça ne ferait qu’encourager Kiba à fuir de son côté mais le fait qu’elle reste n’y aurait sûrement pas changé grand-chose. Après tout, il avait peut-être raison, leur père n’avait pas à programmer leur existence comme celles d’étalons voués à devenir champions de course. Seulement, elle s’entêtait à penser que Kiba était trop jeune et surtout trop malléable pour s’en sortir tout seul en ville, même si il ne manquait pas de ressources. Elle espérait donc de tout cœur qu’il attendrait avant de tenter quoi que ce soit mais rien n’était moins sûr.

Etrangement, la fugue de Kagome constatée le lendemain alarma tout le monde excepté Takahide. Sa fille commençait à faire trop de revendications et à devenir un fardeau, mieux valait pour elle qu’elle quitte la ryû sans doute. C’était regrettable qu’elle n’ait pas eu le courage d’exprimer son désir de vive voix mais au moins, elle avait laissé un mot. Kiba fût tout bonnement dégoûté de constater le peu de réaction de ses parents et il pensa à imiter sa sœur dès le lendemain mais devant les pleurs de ses cadettes, il se ravisa. De plus, si Kagome était partie sans lui proposer de l’accompagner, c’est qu’il y avait une bonne raison. Bien que Takahide ne laisse rien transparaître, la ryû se transforma néanmoins au fil des mois en véritable cocon imprenable et les trois enfants eurent à partir de ce jour encore moins de liberté qu’avant. Les escapades à Ueno étaient terminées jusqu’à nouvel ordre et ils ne pourraient sortir qu’accompagnés.
Bien sûr, Kiba tenta de se rebeller mais son père, bien décidé à se faire respecter et à ne pas laisser son déchet de neveu lui voler son fils ; muta presque tyrannique. Les punitions devenaient toujours plus sévères et Kiba comprit rapidement que moins il se montrerait docile, plus il donnerait des raisons à son père de s’inquiéter et donc de l’empêcher par tous les moyens de sortir. Aussi, il fit de l’hypocrisie son nouveau mot d’ordre et consentit à faire de nombreux sacrifices pour regagner un semblant d’estime. D’un autre côté, il était aussi encouragé par son cousin à poursuivre son entraînement encore quelques temps car d’après lui, ça lui serait utile à Kyôto pour trouver du travail.
Qu’à cela ne tienne, Kiba suivrait son conseil, chaque jour qui passait le rapprochait un peu plus de la délivrance de toutes façons. Il était convenu que dès qu’il maîtriserait parfaitement quatre des Ninja Juhakkei, les 18 compétences spécifiques des ninjas, il serait prêt pour son grand départ.

Et cela n’advint que l’année de ses 17 ans, ironiquement le même âge auquel Kagome s’était enfuie. Kiba préparait son départ depuis déjà des mois dans l’ombre de son père, qui avait plutôt l’air tranquille et satisfait devant le sérieux de son fils, même si hélas il n’avait pas pu le détacher de son fichu iphone. Chiyo avait maintenant 14 ans et Iwa, 11 ans, elles avaient beaucoup grandi et mûri depuis que Kagome était partie, passant plus de temps à s’occuper du dojo qu’à s’amuser. C’était sûrement le bon moment pour s’en aller et enfin vivre sa vie, un jour que Kiba n’avait cessé de voir en rêve et qui commençait sérieusement à le ronger de l’intérieur. Il avait déjà fait une liste de tous les endroits qu’il voudrait voir, de tout ce qu’il voudrait faire une fois là- bas. C’était devenu une obsession et maintenant aussi discret qu’un fil de velours tombant sur de la soie, il était quasiment certain d’arriver à quitter la ryû sans se faire prendre. Il se promettait qu’il reviendrait chercher ses sœurs pour les délivrer de cet endroit, mais pour l’heure, il fallait qu’il s’en aille seul. La nuit fatidique, il quitta telle une ombre la maison sans faire crisser le moindre brin d’herbe ou la moindre planche de bois, escalada le mur d’enceinte avec une facilité déconcertante et dévala la colline pour retrouver son cousin plus bas, qui l’attendait avec une voiture. Enfin, la vraie vie allait pouvoir commencer et il ne remercierait jamais assez Asahi pour son soutien.

肆•KYOTO

« Le Renard, ayant mis la peau,
Répétait les leçons que lui donnait son maître.
D'abord il s'y prit mal, puis un peu mieux, puis bien,
          Puis enfin il n'y manqua rien. »

L’arrivée à Kyôto fût comme un rêve éveillé pour Kiba, désireux de rattraper le temps perdu, il voulut tout faire, tout voir et tout connaître bien trop vite. Dès la semaine suivante, il n’avait plus rien du disciple shinobi sobre mais tout de l’adolescent rebelle et branché, ayant troqué ses vêtements de montagnard contre des fringues punk et visual kei ainsi que sa coupe morose et stricte contre un panache rouquin. Les piercings et le maquillage suivirent très peu de temps après, Kiba étant incité à dépenser sans compter par son cousin qui lui prêtait volontiers de l’argent, stipulant qu’il le rembourserait plus tard. Vivre n’avait pas de prix. Et c’est suivant cette doctrine hédoniste que Kiba ne tarda pas à toucher à la cigarette, à l’alcool, à quelques drogues mais par-dessus tout, aux femmes. Il avait l’impression d’être resté dans un temple depuis le berceau et de rompre son vœu de chasteté, ce qui avait quelque chose d’encore plus grisant.
Tous les soirs, il découvrait un nouveau bar, une nouvelle boîte, une nouvelle salle de concert, chercher un travail était bien loin de ses priorités. Même quand la psychose s’empara de la ville suite aux agissements du Midnight Wonderland, il ne changea absolument rien à ses habitudes. Kiba succombait à toutes ses envies sans retenue jusqu’à ce que ça finisse par dégénérer…

Un soir alors qu’il rentrait passablement bourré avec une fille encore plus à l’ouest que lui à son bras, complètement hilare, il tomba sur son cousin en train de brutaliser une femme dans l’arrière-cour de la boîte. Asahi soutenait qu’elle aimait ça et continuait à la frapper, la faisant pleurer de plus belle. Kiba s’avança alors pour insister et lui dire de la laisser tranquille mais ce fût lui qui se mangea une baffe monumentale, allant jusqu’à lui écorcher la lèvre. « Ne me contredis plus jamais, et maintenant, dégage avec ta pute et laisse-moi m’occuper de la mienne. » C’est peu ou prou les paroles qu’Asahi lui a dit ce soir-là, alors qu’il était parfaitement lucide.

Et depuis, Kiba a cessé d’être aussi insouciant et s’est contenté de répondre tel un esclave par la positive à tout ce que pouvait dire ou demander son cousin, craignant qu’autrement il le reconduise à Iga, c’était d’ailleurs la menace ultime. Mais très vite, Kiba se rendit compte que ce n’était qu’une menace en l’air car son cousin prenait malin plaisir à lui confier des missions louches comme aller voler certains papiers, reconduire des filles dont il avait abusé après les avoir droguées, espionner des gens…Bref, l’évidence lui éclata à la figure aussi douloureusement qu’un jet d’huile bouillante. Depuis le début, Asahi avait tout prémédité, il n’avait jamais eu l’intention d’aider son cousin en quoi que ce soit, il l’avait juste arraché à une prison pour le conduire dans une autre, sûrement encore plus hostile. Le poussant à fréquenter de mauvaises personnes, à faire du mal autour de lui et à cautionner des actes qu’il trouvait lui-même répugnants.
Ce fût le summum quand Asahi décida pour deux, comme à son habitude, qu’ils iraient vivre parmi une communauté de brigands et pas des moindres, le White Circus. Dans la foulée, Kiba en appris également plus sur le Midnight Wonderland, cette organisation de tarés notoires qu’il voyait comme le level up fatal du White Circus. Comment décemment continuer à se mentir à présent ? Il était devenu un acteur de cette face obscure de Kyôto qui faisait souvent la une des journaux et rendait paranoïaque les trois quarts des gens. Un sentiment justifié quand il constatait l’aliénation profonde de beaucoup de ses comparses du cirque…Si ils étaient pires au sein du Midnight, il y avait vraiment des cheveux blancs à se faire. C’est à cette période que Kiba, le renard roux insouciant encore désireux de devenir un loup se mua en renard noir, dont toutes les espérances étaient désormais déchues. Si vraiment être un loup supposait d’être comme Asahi, alors il ne le serait jamais.

Essayant tant bien que mal de prendre son parti de la situation, Kiba se décida à vivre coûte que coûte et continua à étendre son petit territoire de relations. Il devint vite connu comme le loup blanc dans les quartiers chauds de Kyôto, immédiatement identifiable par son accessoire fétiche, une queue de renard factice accrochée à sa ceinture et précédé par sa réputation de coureur de jupons. Au même titre qu’un certain Haruka avec qui il semblait se partager toutes les jeunettes de la ville, et finalement, ils devinrent les meilleurs amis du monde et en aucun cas des rivaux. Kiba trouva ainsi le réconfort d’avoir au moins une personne sur qui il pouvait compter dans cet océan de corruption. Du moins le croyait-il...On ne peut pas dire qu'Haruka lui fit réellement un coup en traître mais il décida du jour au lendemain de quitter la ville après avoir viré sa cuti sans fournir plus d'explications. C'est à partir de ce moment-là que Kiba commença à déchanter et à sérieusement broyer du noir sans jamais l'avouer au grand jour...Mais il était manifeste que "s'amuser" n'était plus aussi évident qu'auparavant.

五•AIKA

« Il entendit chanter un Coq du voisinage.
Le Disciple aussitôt droit au Coq s'en alla,
          Jetant bas sa robe de classe,
Oubliant les Brebis, les leçons, le Régent,
          Et courant d'un pas diligent. »

Kiba aurait pu stagner ainsi indéfiniment ou choisir de noyer son malêtre dans la drogue et la boisson. Mais conscient que ça ne gommerait jamais tous ses problèmes, il préféra continuer à vivre au jour le jour ; se rapprochant quelque peu de ses camarades les moins timbrés du Circus à commencer par Scaramouche et Boucle d'or. Il n'y avait guère qu'avec eux qu'il pouvait échanger sans risquer de leur attirer des ennuis vu qu'ils étaient dans le même bateau. Et encore, rien n'était moins sûr...Kiba en était arrivé à éviter de flirter et à ne fréquenter que les prostituées qu'il avait pour mission de surveiller durant leurs passes. Ces dernières étant considérées comme de vulgaires objets par Asahi, devenu proxénète pour le compte du Circus. Malheureusement pour elles, ces filles étaient déjà dans le collimateur de son cousin par la force des choses et Kiba n'y pouvait rien. Par contre, il pouvait s'efforcer de préserver toutes les autres en évitant de sympathiser avec elles.
Ceci étant dit, il ne fallut plus longtemps à Kiba pour envisager de quitter ce carcan proche de l'invivable. Mais il hésitait toujours sur la marche à suivre. Le déclic eut lieu quand il retourna clandestinement à Iga avec l'aide de Boucle d'or, poussé par un élan de nostalgie qu'il ne pouvait plus contenir. Se rendant alors compte qu'Asahi, non content d'en avoir fait sa marionnette, lui avait aussi retiré sa véritable famille au point que sa plus jeune soeur soit incapable de le reconnaître quand lui et Saori croisèrent sa route fortuitement sur place...La coupe étant pleine, logiquement, elle déborda et Kiba vida son sac pour la première fois après cinq ans de harcèlement moral et physique. Profondément touchée par son histoire et surtout désolée de ne pas s'être rendue compte elle-même des souffrances endurées par le renard, Saori tint à le soutenir et à l'aider coûte que coûte à retrouver sa liberté. Ainsi épaulé, Kiba commença à se sentir la force d'envisager une solution radicale, le meurtre. Car rien d'autre ne saurait le préserver de son démon de cousin.
Ce n'était pas une décision à prendre à la légère cela dit et il discuta longuement avec son amie de la marche à suivre, pensant même à un moment donné en référer aux leaders du White Circus, qui ne tenaient pas le Loup en haute estime. Mais jugeant cela trop risqué de les mettre au parfum, Kiba préféra continuer à comploter en duo avec Boucle d'or jusqu'à ce qu'une occasion assez inespérée se présente...
L'une des victimes d'Asahi et sûrement la plus affectée par ses agissements mais bien décidée à les lui faire payer, entra en contact avec lui. Et sans jamais avoir échangé avec elle, Kiba la connaissait, autant de mention que de vue...Sur le petit rouleau aux allures de secret qu'il avait dérobé dans l'okiya des Miura, elle était présentée comme le Petit Chaperon Rouge quand au Black Horse, elle officiait en tant que serveuse sous le nom d'Aika. Et pour cause, son cousin lui avait précisément demander de se renseigner sur elle, ce que Kiba avait fait...mais il n'en avait jamais rapporté un traître mot au Loup, presque malade d'apprendre ne serait-ce que le dixième de ce qu'il avait pu faire subir à cette femme magnifique. Alors quand elle prit contact avec Kiba et lui assura qu'elle avait les moyens de complètement annihiler son cousin pour peu qu'il parvienne à le lui livrer, le renard n'alla pas chercher midi à 14 heures.
Il n'aurait pas à tuer de ses propres mains et pourrait en plus redémarrer une nouvelle vie.
Désormais sa petite amie, il avait été convenu depuis quelques semaines déjà que Saori ne fuirait pas avec lui pour préserver leur "couverture" et qu'elle resterait membre du White Circus, n'envisageant pas mener sa vie en marge de ce dernier pour l'instant comme le dictait son penchant pour les cambriolages. Respectant son choix, Kiba ne put s'empêcher de s'inquiéter pour la suite mais le forfait en lui-même se déroula sans embûches...
Un soir d'apparence comme les autres, Boucle d'or alla proposer un verre à Asahi ayant pris soin de diluer un somnifère puissant dans une bouteille de champagne. Pour que la supercherie fonctionne, elle fut forcée d'en ingurgiter elle-même et les effets ne se firent pas attendre. Au deuxième verre, la jeune femme se trouva incapable de lutter contre la somnolence alors qu'Asahi avait apparemment encore assez de batterie pour vouloir profiter d'elle sexuellement. Mais c'était sans compter l'intervention de Kiba, qui put neutraliser son cousin en trois coups bien placés et sans un bruit. Le ligotant solidement avant de l'enfermer dans un sac en toile, le renard reconduisit ensuite la belle endormie dans sa roulotte et c'est au bord des larmes qu'il déposa un baiser d'au revoir au coin de ses lèvres après l'avoir bordée. Ses affaires l'attendaient déjà dans un recoin de la bambouseraie et Aika lui avait réservé un taxi de nuit qui le reconduirait jusqu'à Iga une fois la "livraison" effectuée.

六•SADAE

« Prétendre ainsi changer est une illusion :
           L'on reprend sa première trace
           A la première occasion. »

Est-ce que Kiba s'est senti léger et libre dès l'instant où il a fuit ? Pas du tout. Une multitude de peurs continuaient à lui nouer les entrailles. Celle que son passé cherche à le rattraper plus vite que prévu, celle que sa famille le rejette...Il préférait tout envisager. Même si visiblement, ça n'amoindrit pas le cataclysme qu'il vécut une fois de retour dans sa ville natale.
Cinq années d'absence...C'était à la fois court à l'échelle d'une vie et une éternité.
Kiba s'en rendit compte très vite quand il fut confronté aux réactions de ses soeurs qu'il avait quitté alors qu'elles entraient à peine dans l'adolescence...Il fut même choqué de retrouver de "vraies" femmes et non plus ses petites "lucioles" comme il les appelait à l'époque. Si Iwa eût peu de doutes quant à la sincérité de Kiba et fût la première à s'accrocher à lui car contente qu'il soit de retour, il en fut tout autre pour Chiyo qui avait pris beaucoup plus à coeur les récents évènements que sa cadette. Le retour de son frère ne faisait qu'ajouter au trop-plein de déconvenues que la ryû avait connu dernièrement. Iwa passant le plus clair de son temps au lycée, était moins affectée mais pour Chiyo, c'était une autre histoire.
Impossible pour elle de se défaire d'une bonne dose de rancœur que Kiba ne pouvait décemment pas lui reprocher. C'est atterré qu'il apprit que des suites de sa fugue, son père avait fermé les portes de la ryû aux disciples comme aux visiteurs laissant l'école ainsi que leur résidence se détériorer et refusant toutes sorties à sa femme et à ses filles ; comme enfermé dans une sorte de paranoïa, hanté par ses vieux démons et incapable de faire confiance à qui que ce soit...
Sa psychose s'était étendue sur plusieurs mois durant lesquels Chiyo et Iwa n'étaient pas allées en cours et où tout ce dont la famille avait besoin était livré à domicile. C'est à cette période que Mme Kurushima commença à manifester des douleurs importantes dans le bas-ventre sans pour autant en alarmer qui que ce soit...Déjà parce qu'elle devait savoir que son mari n'y entendrait rien et parce qu'elle ne voulait pas que ses filles se fassent du mouron. Sûrement aussi parce qu'elle aurait eu honte d'aborder ce sujet étant une femme discrète et ce qu'on pourrait qualifier "d'honorable" dans l'inconscient collectif japonais. Mais vint un matin où elle souffrait tellement qu'elle ne put pas quitter le lit, le moindre mouvement lui donnant l'impression d'être coupée en deux au niveau du bassin. A ce stade, le maître des lieux n'eût plus le choix et appela une ambulance.
Suite aux examens qu'elle passa à l'hôpital, on diagnostiqua un cancer du col de l'utérus de stade IV à la mère de Kiba, la forme la plus sévère, avec des métastases présentes au niveau du foie et des ganglions lymphatiques. Autrement dit quelque chose d'inopérable et dont on ne pouvait plus stopper la progression.
C'est dans la plus parfaite humilité et avec un certain courage que Mme Kurushima affronta l'idée de sa mort prochaine et qu'elle s'excusa auprès de ses filles et même de ses enfants absents de ne pas avoir été assez attentive à leurs aspirations, à leurs rêves ; de n'avoir jamais pu faire bouger les choses. Et ses dernières pensées furent d'ailleurs pour ses deux aînés auxquels elle avait écrit une lettre laissée aux bons soins de Chiyo.
Autant dire qu'en la lisant, Kiba pleura toutes les larmes de son corps, ayant comme l'impression d'avoir assassiné sa propre mère en incitant son père à les isoler et à la priver de soins médicaux...Pourtant, dans les faits, cette lettre était une preuve inconditionnelle que Mme Kurushima avait toujours eu beaucoup d'amour et d'estime pour chacun de ses enfants, pour leur courage et leur ténacité même si elle n'avait jamais été douée pour le montrer. Ce fut d'autant plus déchirant de l'apprendre qu'elle était à présent décédée et que Kiba ne la reverrait plus.
Des suites de cette perte tragique, leur père s'était apparemment remis en question et sentit coupable, à tel point qu'il avait été très affectueux et non plus castrateur avec les petites dernières, leur permettant à nouveau d'avoir accès à l'extérieur et souhaitant reprendre l'entraînement au sein de la ryû. Il semblait enfin s'être rendu à l'évidence qu'à force de calfeutrer la famille pour la garder soudée, il ne faisait que davantage la désunir et la détruire. Il avait tout de même fallu deux fugues délibérées et un décès pour ça mais mieux valait tard que jamais...
Cependant, comme Kiba l'apprit très vite de la bouche de Chiyo, la quiétude ; si on peut vraiment appeler ça de la quiétude vu que le deuil de leur mère fut quand même très lourd à porter pour ses soeurs ; ne dura qu'un temps.
Bien qu'apparaissant débordant de bonne volonté au départ, leur père déchanta rapidement quand il constata le peu d'investissement de ses nouveaux disciples en matière de ninjutsu. Aucun n'arrivait ne serait-ce qu'à la cheville de Kiba ou de Kagome et la pérennité de la Kurushima Ryû ne semblait pas avoir quitté le champ de ses priorités...C'est dans ce contexte que débarqua Nakashima Sadae, la providentielle Nakashima Sadae...

Élève de Maître Yoshimori, elle fut accueillie par la famille Kurushima après que la ryû de ce dernier ait été vendue à un promoteur immobilier pour la transformer en hôtel. L'arrivée d'une nouvelle présence féminine ne pouvait qu'enchanter Chiyo et Iwa mais il apparût vite très clair que ce n'était pas dans les projets de Sadae de créer des liens. Ou du moins, pas avec elles, parce qu'elle était sinon irréprochable et presque aux petits soins avec leur père. On ne pouvait pas dire qu'elle était foncièrement désagréable ou du genre à faire des coups tordus mais elle semblait souffrir de la même "maladie" que Kurushima père. Elle ne respirait que pour la discipline et n'aspirait qu'à étendre son influence, elle ne savait apparemment rien faire d'autre (du moins Chiyo s'était permise cette remarque...). Et inutile de préciser que dans un tel contexte, le maître des lieux ne tarda pas à la déifier et à lui trouver toutes les qualités imaginables. Elle aurait pu même se vanter de comptabiliser à elle seule plus du quadruple des compliments que Takahide avait pu lâcher à l'attention de ses propres enfants.
Inutile de dire que cela fut un nouveau coup dur à encaisser pour les cadettes qui heureusement pouvaient encore compter l'une sur l'autre et se promirent de tout faire pour prendre leur indépendance au plus tôt. Iwa étant une vraie tête au lycée, elle projetait de toutes façons poursuivre des études à l'université ; chance que Chiyo n'avait pas pu saisir pour sa part. Néanmoins, elle avait trouvé du travail en tant que vendeuse dans l'une des dernières vraies boutiques d'artisanat d'Iga et s'initiait à la cordonnerie pour réaliser elle-même des jikatabi ; spécifiques à la pratique du ninjutsu.

Voici ce à quoi se résumèrent les retrouvailles de Kiba avec sa famille, pas de quoi brosser un tableau très idyllique donc...Et ne parlons même pas de son père qui daigna le voir uniquement pour lui apprendre qu'il n'était plus le bienvenu et n'aurait en tout et pour tout droit qu'à une nuit d'hospitalité entre ses murs.
Geste de bonté que Kiba déclina sans équivoques, complètement abasourdi par tout ce qu'il avait appris et constaté.
Il n'en arrivait pas à regretter Kyôto mais s'était attendu à recevoir une claque moins...monumentale.
Par chance, Iwa ne laissa pas son frère dans la panade et c'est elle qui lui suggéra d'aller frapper à la porte de leurs grand-parents maternels eux aussi propriétaires d'une ryû. Elle l'y accompagna et facilita sûrement son accueil car il y avait fort à parier que ses aïeuls ne gardaient pas beaucoup de souvenirs de Kiba ; ça faisait tellement longtemps qu'ils ne s'étaient plus vus.
L'avantage restait que contrairement à Sadae qui avait été endoctrinée par son père rancunier, les Momochi y avaient échappé et ne conservaient pas grande affection pour Takahide, conscients qu'il était en grande partie responsable du décès prématuré de leur fille.

Notre renard vagabond trouva donc un asile sûr et reprit petit à petit du poil de la bête, se réhabituer à la vie à la montagne et au rythme d'une ryû n'étant pas si aisé. Mais le plus important restait qu'il se sentait enfin en sécurité et libre de ses mouvements ; Saori correspondant avec lui quotidiennement et lui assurant que tout se passait bien dans l'enceinte du White Circus. Les leaders ne soupçonnaient apparemment rien de la supercherie et s'ils avaient semblé contrariés par la perte de leur proxénète en titre, ils gardaient bon espoir de lui trouver un remplaçant rapidement. En tous cas, ils n'avaient pas l'air décidés à courir après le Loup ou le Renard, ce qui était plutôt encourageant et la preuve qu'ils n'en avaient positivement rien à foutre de leurs recrues soit dit en passant...
Quant à ce qu'Asahi était devenu, mystère et boules de gomme...Mais il n'était pas réapparût dans le coin et il faudrait attendre qu'Aika daigne se montrer elle aussi pour savoir de quoi il retournait. Saori assurait néanmoins à Kiba qu'il n'avait pas à s'en faire et ce dernier tâchait de la prendre au mot même si la crainte que son cousin débarque restait tenace..à tel point qu'il faisait régulièrement des cauchemars mettant en scène le Loup en train de massacrer ses soeurs et de semer le chaos dans toute la ville.

C'est d'ailleurs pour maximiser ses chances de bien dormir que Kiba se remit à plein régime au ninjutsu, gardant de beaux restes de son enseignement précédent. A n'en pas douter, ça lui permit de reprendre confiance en lui et de se vider la tête, une excellente thérapie...Son état n'alla qu'en s'améliorant surtout quand Saori fût en mesure de lui rendre visite. Et elle joua là encore un rôle non négligeable dans le rapprochement de Kiba avec ses soeurs, encore sur la défensive. Faisant preuve d'une bonne dose de gentillesse et de générosité auxquelles les deux jeunes femmes n'étaient plus habituées, Saori les rendit très admiratives et gagna rapidement leur confiance ; ce qui lui permit entre autres de discuter avec elles de leur frère et de ses déboires. De fil en aiguille, Chiyo se rendit compte qu'elle blâmait son aîné pour de mauvaises raisons et qu'il fallait maintenant qu'ils rattrapent le temps perdu plutôt que de s'appesantir sur le passé ; chose pour laquelle les Kurushima semblaient décidément prédestinés.
C'est aussi par l'intermédiaire de sa dulcinée que Kiba put acquérir son premier appartement, là où ils pourraient se retrouver sans risquer de perturber le train-train des Momochi et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça n'avait rien d'un taudis rikiki...

Tout semblait suivre tranquillement son cours désormais et seul le départ d'Iwa à Tsu pour intégrer l'université de Mie troubla la calme et joyeuse routine qui s'était installée. Une broutille comparée à l'électrochoc qui secoua Iga quelques semaines plus tard...
Quand son grand-père lui avait tendu la missive estampillée du kirimon, le sceau du gouvernement japonais ce matin-là ; Kiba s'était attendu à tout...sauf à ce qu'il allait précisément lire.
Il était question d'un décret qui avait été validé pour la création d'un ordre d'espions/assassins d'élite qui serait le dernier recours contre la criminalité observée à Kyôto ces dernières années..Un tournoi privé aurait lieu le mois prochain à Iga-même pour sélectionner les meilleurs pratiquants du Ninjutsu du Japon et les faire intégrer cet ordre, sur la base du volontariat ; la participation n'étant pas obligatoire quoique fortement encouragée dès lors qu'on avait un certain niveau. Et en contrepartie, le gouvernement promettait de verser des fonds aux différentes ryû concernées et d'offrir des conditions de vie et d'entraînements irréprochables aux "heureux" élus.
Un peu plus et Kiba aurait pu croire à un canular...Il n'avait même pas lu l'intégralité du message qu'il envisageait déjà de le brûler et de reprendre le cours de son existence.
Il savait pertinemment que ce ne serait pas aussi simple de faire abstraction et ça lui parût même impossible après quelques jours de réflexion. Kiba avait beau ne pas vouloir en entendre parler et ne donner aucune réponse à chaque fois que ses grand-parents le tannait sur sa potentielle participation ; il ne pouvait pas s'empêcher d'y penser...
La mission de l'Ordre Haitaka semblait très claire, faire fi des procédures propres à la police pour supprimer les fauteurs de troubles (tous domaines confondus).
Cela laissait présager que le White Circus serait indéniablement pris pour cible et qui disait White Circus disait Saori...Dans ces conditions, l'hésitation n'était plus vraiment permise.
L'appréhension était grande, le pari très audacieux mais Boucle d'or avait déjà tellement risqué pour lui et oeuvré pour son bien-être que Kiba, tout renard méfiant qu'il était, ne pouvait pas rester terré dans son coin. Peut-être avait-il aussi d'autres choses à se prouver...
Ce à quoi il assista lors du tournoi le conforta dans ses idées, conscient que l'implacable Sadae ne ferait de cadeaux à personne une fois sur place et son enrôlement dans l'Ordre ne faisant aucun doute étant donné qu'elle les laminait tous en shurikenjutsu...En se plaçant ainsi ostensiblement sur sa route, Kiba espérait bien garder cette forcenée à l'écart du Circus mais il savait qu'il se mettait par là-même dans la mélasse jusqu'au cou.
Tâchant de faire contre mauvaise fortune bon coeur lors de la remise officielle des contrats où chacun se voyait attribuer un nom de code et devenait nominé pour recevoir le Zuihōshō, la médaille de l'Ordre du Trésor sacré (autrement dit, pas la dernière des breloques..) ; Kiba reçut son affectation en tant qu'"Epervier, défenseur suprême de la nation". De grands et jolis mots qui ne trouvaient aucun écho en lui, ne voyant dans tout ce faste qu'un moyen de leur jeter de la poudre aux yeux pour mieux leur faire accepter leur descente aux enfers. Apparemment, il n'était pas le seul à être lucide, un certain Sawada (qui s'était d'ailleurs illustré comme le meilleur en Bojutsu lors du tournoi) n'ayant pas l'air particulièrement emballé par les festivités non plus. Le fait était qu'à présent, ils ne pouvaient plus reculer. Chacun avait ses idéaux, chacun avait ses buts mais leur engagement auprès du gouvernement exigeait d'eux qu'ils fassent leurs preuves, sans doute au péril de leur vie.

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To be continued...


無限•OUTRO

La forêt, sinueuse commençait à s'endormir au rythme de quelques battements d'ailes frôlant le feuillage des ormes et des pas discrets d'une poignée de chats téméraires arpentant la colline. A leurs côtés, un jeune renard pour le moins hardi et tout de noir vêtu, attiré par l'agitation de la grande ville et dévalant les sentiers pentus...Jusqu'à ce qu'il mette fin de lui-même à sa course, prêtant l'oreille et semblant au fait qu'un malotru marchait dans son ombre.


"-Je peux te faciliter la vie si tu veux, en portant un micro et une caméra cachée.

Kiba se retourna, faisant face à un bosquet apparemment désert jusqu'à ce qu'une silhouette se détache de l'arrière d'un tronc épais pour apparaître devant lui, dans la lumière faiblissante de ce début de soirée. Visiblement contrite d'avoir été prise la main dans le sac, celle qu'on surnommait la Murène croisa les bras sous sa poitrine et demeura muette une dizaine de secondes ; accusant son comparse fugueur du regard. Comme pour la narguer, Kiba adopta exactement la même pause et pencha la tête sur le côté en soupirant sans retenue, pour bien lui signifier qu'il attendait une justification de sa part. La jeune femme lâcha alors froidement :

-Je me demandais simplement où tu pouvais aller à cette heure, le jour-même de ton arrivée.

Un rictus d'amertume se dessina instantanément aux coins des lèvres de Kiba et il leva les yeux aux ciel après avoir rentré les mains dans ses poches de pantalon ; comme pour attraper au vol un semblant de bon sens et éviter d'envoyer méchamment paître sa vis-à-vis...Seulement voilà, sa conscience s'était manifestement faite la malle et seule le petit diablotin accroché à son épaule gauche était aux commandes.

-J'hésite entre être élégant et te dire que ça ne te regarde pas...ou bien l'être un poil moins... et te dire que malgré que mon père t'ait manifestement adoptée, tu n'as pas à te comporter comme ma mère..

Pause dramatique avant d'ajouter la petite touche pimentée de renardise...

- A moins que vous entreteniez des rapports plus...intimes dont je n'ai pas connaissance.

Léger sourire sarcastique à l'appui avant de tourner le dos à cette mégère en prenant un risque calculé...Car Kiba n'était pas né de la dernière pluie et savait qu'une fois piquée à vif, la murène répliquerait sans attendre. Un murmure et une insulte tous juste contenus plus tard, un éclair d'argent fendit l'air que notre renard manqua se prendre dans le bras droit, ayant fait un pas de côté au moment opportun pour l'éviter. Bien qu'il se soit attendu à ce que Sadae en vienne aux mains après son petit trait d'humour, il ne l'aurait pas pensée capable d'utiliser une arme clairement "invalidante" contre lui...Bon, contrairement aux apparences, elle n'était pas si idiote et devait s'être rendue compte que Kiba avait un réel potentiel (depuis le temps), qu'ainsi il esquiverait (sûrement) le shuriken. Il n'empêchait que le geste était lourd de sens et annonçait clairement la couleur. Ayant refermé ses poings pour contenir une montée fulgurante de colère mêlée d'adrénaline, Kiba laissa échapper un soupir cette fois discret avant de faire quelques pas pour aller s'emparer du projectile, fiché dans l'écorce d'un vieil arbre. Faisant à nouveau face à Sadae, il reprit :

-Tu sais ce que je te souhaite Nakamura ? C'est d'être très vite confrontée au merdier que c'est, en ville...Comme ça tu comprendras que je suis le cadet de tes soucis."

Et sur ces entrefaites, il jeta le petit disque tranchant aux pieds de cette dernière, sans aucune vivacité et donc aucune intention de la blesser ; avant de tourner les talons une bonne fois pour toutes. Si elle en était réduite à de telles extrémités juste pour donner foi aux élucubrations de son imbécile de père, grand bien lui fasse...Elle devait pourtant savoir qu'il n'était plus dans la course à l'héritage et s'en battait allègrement les cacahuètes mais visiblement, le fait qu'il se débrouille en ninjutsu au point de faire échouer ses magouilles et qu'on lui porte de fait assez de crédit pour faire partie de l'Ordre devait encore heurter sa sensibilité de...disciple honorable à deux balles. Elle voulait un ennemi ? Aucun problème, les candidats s'avèreraient nombreux en ville ! Kiba quant à lui ne ferait pas ce raccourci débile. Mais si Sadae s'appliquait vraiment à devenir la source principale de ses problèmes, elle s'en mordrait les nageoires et finirait en saumure dans une barrique..Le temps où le renard laissait l'adversité et les braconniers décider de son sort étant définitivement révolu.

PS : Mille fois pardon Kinkai-of-my-heart mais j'ai dû supprimer ton pitit message so adorable histoire de publier la fin de mon (interminable) histoire...Le précédent post était trop chargé apparemment '>w< Tu ne m'en veux pas hein, dis ? ~♥

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